C’est à Saint Pétesbourg que le dossier sur le patrimoine du bassin minier sera présenté.
Cette présentation sera faite par Daniel Rondeau, journaliste, romancier, et ancien ambassadeur, il est depuis novembre à la tête de la délégation permanente de la France à l’ UNESCO.
Le comité se tiendra du 24 juin au 6 juillet 2012.
C’est dans le but de de renouveler et revivifier l’intérêt des arts pour la population que le Louvre ouvre à Lens. Ce Louvre ne sera pas seulement un Louvre habituel, avec des expositions d’oeuvres ou de mises à disposition de savoir-faire mais un musée ouvert sur l’extérieur. Un musée loin de ses bases, hors de ses murs.
C’est parmi 6 villes que Lens a été sélectionné. Les critères qui ont permis à Lens d’être choisi sont :
– site : le bassin minier et son cadre
– positionnement : en effet situé entre deux grandes villes, avec un accès direct à l’autoroute et une ligne TGV
– contexte : une grande mobilisation locale, plus de 8 000 signatures on été récupérées. En visite sur le terrain, le ministre de la Culture et de la Communication a été impressionné par la volonté des habitants rencontrés, d’accueillir le Louvre, élément pour eux de fierté et de reconnaissance.
Pourquoi avoir construit le Musée du Louvre sur ce site précis ?
Le choix de s’implanter sur un ancien carreau de mine, la fosse 9-9 bis de Lens, n’est pas neutre, bien sûr. Il exprime la reconnaissance de la Nation pour un territoire plusieurs fois meurtri, tant par la guerre que par l’exploitation intensive du charbon, puis par la fermeture du dernier puits lensois en 1986.
Le Louvre-Lens ouvrira ses portes le 4 décembre 2012 !
Les terrils sont les symboles de l’image et de l’identité du Bassin Minier. En effet, l’impact paysager et environnemental de ces montagnes artificielles est considérable, surtout dans un territoire de plaine. Le bassin minier a compté jusqu’à près de 350 terrils en pleine période d’exploitation minière. Il en reste actuellement environ 200. Ces terrils sont aujourd’hui sont intacts, soit exploités et aménagés, en zones de loisirs notamment.
L’exploitation minière s’est accompagnée d’un développement intense et exceptionnel de réseaux de traitement, de distribution et de commercialisation du charbon, qu’il s’agisse des voies ferrées appelées des « cavaliers », des gares ou des rivages aménagés. Au même titre que les fosses et les terrils, ces infrastructures de transport du charbon ont façonné le paysage et le territoire du Bassin minier.
1662 On découvre le gisement , d’Hardinghemdans le Boulonnais.
1720 : Découverte de charbon à Fresnes-sur-Escaut et naissance du Bassin du Nord.
1757 : Fondation de la première compagnie minière, la Compagnie des Mines d’Anzin.
1813 Le travail de fond est interdit aux enfants de moins de 10 ans.
1832 : La Compagnie des Mines d’Anzin crée la première caisse de secours chargée de verser des allocations aux mineurs blessés.
1841 : Découverte du charbon à Oignies.
1847 : Sondage à la fosse de l’Escarpelle, près de Douai, donnant l’impulsion pour la mise en exploitation du Bassin du Pas-de-Calais.
1882 Arthur Lamendin crée, à Lens, la première Chambre syndicale de mineurs dans le Pas-de-Calais. Celle du Nord est créée en 1883, par Emile Basly…
1894 Loi du 29 juin qui crée les Caisses de Secours, organismes mutualistes pour la constitution des retraites et l’assurance contre les risques invalidité-maladie. Seuls les mineurs bénéficient d’un tel régime.
1906 : Catastrophe des Mines de Courrières, 1099 morts.
1913 : Le Bassin du Nord-Pas de Calais produit 67 % de la production nationale (27 millions de tonnes) et emploie 130 000 mineurs.
1914-1918 : Première Guerre mondiale : 103 fosses détruites (sur environ 150) , 1900 kilomètres de galeries inutilisables.
1930 : Production record de 35 millions de tonnes (64% de la production nationale).
1939-1945 : Seconde Guerre mondiale : exploitation systématique par les troupes occupantes.
1946 : Loi de Nationalisation et création des Houillères du Bassin du Nord-Pas de Calais. Institution du « Statut du mineur ».
1947 : 222 000 mineurs travaillent dans le Bassin minier au plus fort de la Bataille du charbon.
1956 : Production de 29 millions de tonnes, 166 000 mineurs.
1968 : « Plan Bettencourt » qui prévoit l’arrêt progressif de l’activité.
1971 : Production de 15 millions de tonnes, 62 000 mineurs
1974 : Catastrophe de Liévin : 42 morts.
1981 : Production de 4 millions de tonnes, 24 000 mineurs.
1990 : La dernière « gaillette » est remontée à la fosse du 9-9 bis de Oignies.
Le Bassin minier du Nord-Pas de Calais est un territoire de grande ampleur marqué par de nombreux héritages liés à l’exploitation charbonnière. Cette aventure industrielle de près de trois siècles, tournée vers la richesse du sous-sol, est venue intensément modifier les caractéristiques physiques nécessaires au développement de l’activité.
L’exploitation industrielle du charbon a de même enrichi le paysage en l’urbanisant d’une façon totalement originale par rapport au passé agricole du territoire de nouveaux habitats, les cités ouvrières et leurs équipements collectifs. Un coron est une habitation ouvrière typique des régions d’Europe occidentale en usage à l’époque de la révolution industrielle (seconde moitié duXIXe siècle) grâce à l’extraction du charbon et à la sidérurgie, les corons constituaient des quartiers d’habitations unifamiliales étroites, à un étage, avec un petit jardin potager à l’arrière.
Toutefois l’irruption de l’industrie n’a pas effacé les signes de l’activité agricole et les caractéristiques rurales du territoire. Elle est venue surimposer tous les éléments de production, créant un territoire cohérent et homogène, expression des différentes périodes de l’histoire du territoire.
La candidature du Bassin Minier du Nord-Pas de Calais à une inscription sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO est déposée par la France.
C’est officiel depuis le 25 janvier 2010, Madame Catherine COLONNA, Ambassadeur de France auprès de l’UNESCO, a déposé le dossier de candidature du Bassin minier Nord-Pas de Calais au nom de la France.
Cette candidature concerne un « paysage culturel », c’est à dire un important territoire où se lit encore aujourd’hui l’activité minière, à travers les installations techniques, les formes d’habitat, la silhouette du paysage. Terrils, puits de mine, chevalements, installations de traitement et de transport du charbon, cités ouvrières sans nombre avec leurs écoles, leurs dispensaires, leurs églises, etc, c’est un monde particulier créé et construit par et pour la mine qui vient aujourd’hui témoigner de l’histoire de l’homme et du travail.
Avec ce dossier, la France propose à l’UNESCO de consacrer une mémoire, celle de la mine, qui a éprouvé et marqué des générations, à travers un paysage particulier, aujourd’hui préservé, et riche d’enseignements sur l’histoire des techniques, sur l’histoire de l’architecture et de l’habitat, et sur les rapports de l’Homme et de son environnement.
Cette étape importante dans l’aventure du Bassin minier en marche vers l’inscription au Patrimoine mondial constitue une première victoire pour tous ceux qui, depuis 7 ans maintenant, soutiennent la candidature.
Le Bien proposé pour inscription en quelques chiffres
Surface du Bien : 3 943 hectares (87 communes concernées)
Surface de la zone-tampon : 18 804 hectares (124 communes concernées)
17 fosses ou vestiges significatifs (dont les 4 grands sites de la mémoire)
21 chevalements béton ou métalliques
51 terrils
54 km de cavaliers
3 gares (Lens, Douvrin, Fresnes-sur-Escaut)
124 cités minières
46 écoles
26 édifices religieux
24 équipement de santé de la CARMI et de l’AHNAC
6 équipements culturels ou sportifs
3 Grands Bureaux des Compagnies minières (Lens, Noeux-les-Mines et Liévin)
Pierre Bachelet va composer « les Corons », hymne au Nord de la France, région des terrils et des mines de charbon dont il est originaire. Succès immense, ce titre est devenu au fil des années un véritable classique du chanteur qui figure sur l’album sorti en 1982.
Paroles :
Au nord c’était les corons
La terre c’était le charbon
Le ciel c’était l’horizon
Les hommes de mineurs de fond
Nos fenêtres donnaient sur des fenêtres semblables
Et la pluie mouillait mon cartable
Mais mon père en rentrant avait les yeux si bleus
Que je croyais voir le ciel bleu J’apprenais mes leçons la joue contre son bras
Je crois qu’il était fier de moi
Il était généreux comme ceux du pays
Et je lui doiis ce que je suis
Au nord c’était les corons
La terre c’était le charbon
Le ciel c’était l’horizon
Les hommes de mineurs de fond
Et c’était mon enfance et elle était heureuse
Dans la buée des lessiveuses
Et j’avais les terrils à défaut de montagne
D’en haut je vouyais la campagne
Mon père était gueule noire comme l’étaient ses parents
Ma mère avait des cheveux blancs
Ils étaient de la fosse comme on est d’un pays
Grâce à eux je sais qui je suis
Au nord c’était les corons
La terre c’était le charbon
Le ciel c’était l’horizon
Les hommes de mineurs de fond
Y a vait à la mairie le jour de la kermesse
Une photo de Jean Jaures
Et chaque verre de vin était un diamant rose
Posé sur fond de silicose
Ils parlaient de trente six et des coups de grisous
Des accidents du fond du trou
Ils aimaient leur métier comme on aime un pays
C’est avec eux que j’ai compris
Au nord c’était les corons
La terre c’était le charbon
Le ciel c’était l’horizon
Les hommes de mineurs de fond Le ciel c’était l’horizon